Olivier Père

Ben-Hur de William Wyler

ARTE diffuse mardi 23 décembre à 20h45 Ben-Hur (1959) de William Wyler, superproduction aux dimensions gigantesques et film de tous les records avec ses onze Oscars, ses milliers de figurants et ses millions de spectateurs à travers le monde. Le film de William Wyler est la troisième adaptation cinématographique d’un roman écrit en 1880 par un général américain Lew Wallace, A Tale of Christ. L’originalité de Ben-Hur ne réside pas en effet dans ses scènes grandioses – même si elles sont entrées dans la légende – mais dans son approche de l’histoire du Christ, qui croise à intervalles irréguliers la destinées des protagonistes, de sa naissance – prologue du film – à sa crucifixion et sa résurrection. Wyler choisit de ne pas montrer Jésus mais de le représenter sous la forme d’une silhouette lointaine ou de le filmer de dos.

Stephen Boyd et Charlton Heston dans Ben-Hur

Stephen Boyd et Charlton Heston dans Ben-Hur

Judas Ben-Hur (Charlton Heston), prince de Judée, retrouve son ami d’enfance Messala (Stephen Boyd), venu prendre la tête de la garnison de Jérusalem. Mais leur amitié ne peut résister à leurs caractères différents et à l’engagement de Messala dans la lutte contre la résistance juive.
Alors qu’une pierre tombe du balcon de la maison familiale de Ben-Hur, manquant de tuer le gouverneur qui paradait plus bas, Messala trahit son ami qu’il sait innocent en l’envoyant aux galères et en jetant en prison sa mère et sa sœur. Ben-Hur jure alors de reconquérir sa liberté et de se venger de son ancien ami.

Ben-Hur est un grand film dans lequel William Wyler parvient à donner une dimension épique et universelle à une destinée individuelle, un long et tortueux itinéraire moral qui va du désir de vengeance au salut par la foi chrétienne. Trois moments de bravoure scandent cette fresque intimiste : la bataille navale, la course de chars et le chemin de croix final.

La course de chars de Ben-Hur

La course de chars de Ben-Hur

Ben-Hur adopte une imagerie sulpicienne typique des récits bibliques hollywoodiens en Technicolor, avec une mise en scène dans laquelle on retrouve le style de Wyler fait de longs plans et d’une utilisation virtuose de la profondeur de champ, sans compter que le film fut tourné en Panavision, avec un négatif d’origine en format large 65 mm, offrant ainsi un surcroît de réalisme encore jamais atteint au cinéma.

Les scènes à forte connotation homo érotique entre Charlton Heston, Stephen Boyd et Jack Hawkins qui continuent de faire jaser et que l’on attribue à l’écrivain Gore Vidal et à sa participation non créditée au scénario ne sont que le reflet de la réalité des mœurs de l’époque, la bisexualité étant une inclination largement répandue et loin d’être considérée comme « contre-nature » dans l’armée et l’aristocratie romaines.

 

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