Olivier Père

Les Enfants de la nuit de Caroline Deruas

Les Enfants de la nuit

Les Enfants de la nuit

Hier est sorti à Paris un court métrage de 26 minutes, distribué par Ad Vitam : une pratique de plus en plus courante qui tend à distinguer des films courts et à les montrer comme des films à part entière, malgré une durée « non réglementaire », avec des séances à tarifs spéciaux, tous les jours au Saint-Germain-des-Prés. Nous voulons parler des Enfants de la nuit de Caroline Deruas, troisième court métrage de la jeune réalisatrice qui avait obtenu le Léopard d’argent dans la section « pardi di domani », du Festival del film Locarno en 2011. Nous avons assisté aux débuts de cette jeune réalisatrice puisque nous avions sélectionné son premier court métrage à la Quinzaine des Réalisateurs en 2006, L’Etoile de mer. Puis Le Feu, le sang, les étoiles (2008) fut présenté à Locarno et nous nous sommes retrouvés l’année dernière à Locarno encore où Les Enfants de la nuit a été primé, début d’une belle carrière internationale dans les festivals.

Par son style et son sujet, Les Enfants de la nuit est sans doute des trois films courts celui qui s’apparente le plus à un long métrage, témoin de l’évolution de Caroline Deruas vers une forme beaucoup plus romanesque que ses deux premiers essais, qui s’approchaient davantage de l’esquisse poétique ou de l’évocation intime.

Les Enfants de la nuit aborde avec sensibilité et intelligence le thème des femmes tondues à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La reconstitution historique n’intéresse pas la réalisatrice, qui traite son sujet mais désire aussi parler de résistance (morale, esthétique), au présent et pas au passé, d’amour et peut-être de féminisme. Le film raconte l’histoire d’amour dans la campagne française entre deux jeunes gens que tout sépare, une fille indépendante et un soldat allemand. Tourné en 35mm et en noir et blanc, sous l’influence avouée du cinéma de François Truffaut (mélange de fièvre et de retenue, amour pour les personnages et des acteurs qui les interprètent, élégance classique de la mise en scène) Les Enfants de la nuit nous émeut, nous séduit et nous invite à attendre avec confiance et curiosité le passage de Caroline Deruas du court au long métrage, ce qui ne saurait tarder.

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