Olivier Père

1941 de Steven Spielberg

1941

1941

1941 (1979) fait figure d’anomalie monstrueuse, d’incident de parcours dans la filmographie de Steven Spielberg. Le résultat est pourtant loin d’être honteux (le film a ses fans, et il est meilleur que bien des succès « officiels » du cinéaste) mais il ne correspond guère à la personnalité et au talent de Spielberg. On peut éprouver un certain plaisir régressif devant le délire de cette farce anarchisante sur le climat de paranoïa qui envahit Los Angeles au lendemain de l’attaque de Pearl Harbour, tandis qu’un sous-marin japonais rôde sur la côte Pacifique et rêve de détruire la seule chose de valeur en Californie, Hollywood. 1941, avec son tournage pharaonique, sa débauche d’acteurs et d’effets spéciaux prouve une nouvelle fois qu’une comédie n’a pas besoin d’être une superproduction pour être drôle. Ici l’humour se résume à la destruction systématique de décors coûteux et à faire hurler l’intégralité de la distribution, hystérique comme dans un dessin animé de Tex Avery. Ce jeu de massacre, compilation du mauvais esprit du National Lampoon, du Saturday Night Live, de la revue Mad ou des trios Stooges doit davantage à son producteur scénariste allumé John Milius qu’au gentil Spielberg. On regrette qu’il n’ait pas réalisé le film lui-même (ou John Landis, ou Robert Zemeckis, coauteur de l’histoire originale.)

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