Olivier Père

Les films du 64ème Festival del film Locarno voyagent

Jusqu’à la fin du mois de septembre, l’hommage à Vincente Minnelli organisé par le Festival del film Locarno se poursuit à la Cinémathèque suisse. Emmanuel Burdeau sera à Lausanne le 14 septembre pour présenter son essai sur le cinéaste américain publié aux éditions Capricci en collaboration avec le festival. Une rétrospective intégrale de l’œuvre de Vincent Minnelli sera également organisée du 23 septembre au 2 novembre à la BAMcinématek de Brooklyn, fruit des conversations passionnées sur le cinéaste que nous avions eu à New York avec Jake Perlin, son programmateur cinéphile. On pourra même y découvrir en 35mm le rarissime The Seventh Sin (absent de la rétrospective locarnaise), mélo exotique – et remake d’un film avec Greta Garbo – signé par Ronald Neame en 1957, mais dont le tournage a été terminé par Vincente Minnelli, à la suite d’un conflit entre le réalisateur anglais et le producteur (on pourra découvrir à quel point Minnelli a réellement apporté des touches personnelles à un film sans grande réputation.)

Des longs métrages des différentes sections et compétitions du Festival del film Locarno sont actuellement montrés à Rome et Milan, et le seront les 15, 16 et 17 septembre à Lugano, et du 17 au 21 octobre à Genève dans le cadre du département cinéma / cinéma du réel de HEAD – Haute Ecole d’Art et de Design (on y reviendra sans doute.)

Pour la seconde année consécutive le Centre Culturel Suisse de Paris offrira une carte blanche au Festival del film Locarno avec la projection les 21, 22 et 23 septembre d’une dizaine de titres de la 64ème édition, longs et courts métrages, fictions et documentaires, primés ou repartis bredouilles. Lors de la journée d’inauguration on pourra ainsi voir trois films qui ont reçu un excellent accueil à Locarno. A 16h, El Estudiante (photo en tête de texte), premier long métrage de l’Argentin Santiago Mitre (le scénariste des deux derniers films de Pablo Trapero) sur la découverte du milieu politique estudiantin de Buenos Aires par un jeune homme ambitieux, véritable roman d’apprentissage balzacien ample, complexe et d’une grande intelligence qui a remporté le prix spécial du jury Ciné + dans la section Cinéastes du présent. A 18h, Din dragoste cu csle mai brune intenti (Best Intentions)second long métrage du Roumain Adrian Sitaru (compétition internationale, pardo d’argent de la mise en scène et de la meilleure interprétation masculine pour Bogdan Dumitrache), remarquable nouvelle preuve de l’intelligence et de l’inventivité du jeune cinéma roumain contemporain. Enfin à 20h, Nana de Valérie Massadian (Prix du meilleur premier long métrage du Festival del film Locarno), film non pas sur, mais avec une petite fille de quatre ans, qui vit à la campagne avec sa mère. Loin du documentaire, mais près de la réalité – et cela n’exclue pas la poésie, au contraire – Valérie Massadian réussit un film bouleversant, par sa beauté (lumière et cadre retrouvent la magie des origines du cinéma) mais aussi l’attention qu’il accorde aux êtres et aux choses, en évoquant avec beaucoup de grâce le rapport d’un enfant à la vie et au monde mais surtout à la mort.

Pour le programme complet, aller sur
http://ccsparis.com/fr/events/detail/251

"Nana" de Valérie Massadian.

Nana de Valérie Massadian.

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