Olivier Père

La Malédiction de la momie aztèque de Rafael Portillo

ARTE diffuse jeudi 11 juin à 23h50 La Malédiction de la momie aztèque (La maldición de la momia azteca, 1957) dans la case trash dédiée aux cinémas bis du monde entier. Le film est la suite de La Momie aztèque produit la même année et précède « La Momie aztèque contre le robot humain » (1958), tous trois réalisés par Rafael Portillo, qu’on est en droit d’appeler un prolifique faiseur du cinéma populaire mexicain. Cette trilogie appartient à un riche – quantitativement – corpus de séries B et Z fantastiques produites au Mexique entre les années 50 et 80, mêlant folklore traditionnel et imitation des sérials américains, avec aussi tout le cheptel des monstres de la Universal mis à la sauce locale. Savants fous, vampires et génies du crime essaient de mettre leurs noirs desseins à exécution, sans cesse contrecarrés par des preux justiciers masqués – Santo et Blue Demon restant les plus célèbres. On retrouve dans les meilleures de ces bandes – surtout quand elles sont signées Fernando Mendez – des beaux moments atmosphériques de baroquisme latin. Le reste du temps, on reste confondu par tant de maladresse et de naïveté. C’est ce qui survient avec cette Malédiction de la momie aztèque où la momie en question est très avare de ses apparitions. La grande majorité du métrage met en scène un super vilain surnommé la chauve-souris mais dont la véritable identité est le docteur Krupp et ses sbires cherchant par tous les moyens à s’emparer d’un trésor aztèque. L’acteur ventripotent et barbichu qui joue Krupp cabotine comme un malade. Le plus drôle concerne le héros masqué, Angel, malchanceux et pathétique Santo du pauvre. Loin de triompher des méchants à la force de ses muscles il est humilié et roué de coups par les adjoints de Krupp, capturé et ligoté à une chaise à plusieurs reprises. Pris au piège dans une fosse à serpents, c’est un enfant de huit ans qui lui sauve la vie. La honte. La témérité du petit garçon et la bêtise des adultes, sans compter la simplicité des péripéties encouragent l’hypothèse selon laquelle le film de Portillo, avant d’amuser les cinéphiles pervers, était destiné au jeune public.

La Malédiction de la momie aztèque est aussi disponible en Replay sur ARTE+7, et éditée en DVD chez Bach Films, avec La Momie aztèque et de nombreux autres titres de l’âge d’or du fantastique mexicain.

 

 

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