Vous ne transigez pas avec l’immoralité de vos personnages. Il n’y a pas de héros dans Occupied ?
Les héros sont ennuyeux ! Je crois davantage aux antihéros. Beaucoup de personnages, en effet, deviennent plus durs dans la saison 2. Mais cette évolution concorde avec l’univers que nous avons créé : c’est une conséquence de l’occupation. Jesper Berg, par exemple, a été en partie inspiré par l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair – un homme qui portait une vision enthousiaste et progressiste de la société quand il a été élu et qui, six ans plus tard, a envahi l’Irak sur de fausses hypothèses ! Comment l’exercice du pouvoir a-t-il agi sur lui ?
Si les hommes politiques commencent à se comporter cyniquement, il faut s’attendre à ce que cette logique gagne aussi la population. Dans une situation devenue imprévisible, les personnages sont contraints de modifier leur échelle de valeurs. C’est vrai pour Hans Martin Djupvik, le chef de la police, ou la femme d’affaires Bente Norum. Cela dit, tout n’est pas noir dans cette saison 2. On assiste à l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle Première ministre, Anita Rygg, qui doit gouverner le pays avec l’ambassadrice russe Irina Sidorova. Les femmes se montrent souvent plus constructives que les hommes dans la gestion des tensions politiques.