Allemagne : 5000 tonnes de particules fines en une nuit
L’Association environnementale allemande (DUH) ne veut pas jouer les rabat-joies, mais son directeur Jürgen Resch insiste : il est temps que les mentalités changent et que les habitudes des Allemands pour le Nouvel An cessent d’être aussi polluantes. L’association aimerait restreindre l’usage des feux d’artifice le 31 décembre, du moins pour les particuliers. Cet été, elle a demandé leur interdiction dans plusieurs villes. Depuis, le débat agite l’Allemagne.
Chaque camp avance ses propres chiffres. Les opposants à l’interdiction rappellent que les feux d’artifice du Nouvel An représentent à peine plus de 2% de l’ensemble des particules fines émises chaque année en Allemagne. Mais selon l’agence fédérale de l’environnement (UBA), ces pétards libèrent près de 5 000 tonnes de particules fines en une seule nuit, soit autant qu’environ deux mois de trafic routier. Une quantité d’émissions qu’il serait facile de diminuer, contrairement aux alternatives au diesel, coûteuses.
Certaines villes ont déjà pris des mesures pour restreindre l’usage des pétards. Berlin a ainsi mis en place les premières zones sans pyrotechnie. Selon un sondage YouGov publié le 27 décembre, 57 % des Allemands seraient d’accord avec une interdiction des ventes de feux d’artifice et certains magasins ont déjà décidé de les bannir de leurs rayons. Pourtant, la demande reste forte : les importations n’ont jamais été aussi élevées et cette année, les Allemands devraient acheter 133 millions d’euros de pétards, soit autant que l’an dernier.
L’interdiction des feux d’artifice en ville est un long processus. Elle n’est possible qu’à certaines conditions. Par exemple, lorsque les explosions représentent un danger pour les bâtiments à proximité, ce qui est le cas pour les maisons à colombages. Le ministère allemand de l'Intérieur a annoncé sa volonté de modifier la loi sur ces explosifs. Mais aucune date n’a encore été annoncée.