Alors qu’ils étaient 11 millions à peupler la forêt avant l’arrivée des colons européens en 1500, ils ne sont aujourd’hui plus qu’environ 900 000, répartis dans 690 tribus, dont certaines sont composées de quelques dizaines d’individus seulement.
Depuis le milieu du vingtième siècle, les gouvernements brésiliens successifs s’approprient la forêt tropicale et ses ressources au détriment des populations locales. En 1973, la Constitution brésilienne intègre le Statut de l’Indien, censé protéger les autochtones. D’autres réglementations nationales, continentales et internationales existent pour protéger l’Amazonie, mais elles n’ont pas systématiquement été respectées par les gouvernements brésiliens, de droite comme de gauche. Les intérêts économiques ont presque toujours primé sur la protection des populations indigènes.
En 1982 s’est achevée la construction du barrage et de la centrale hydroélectrique d'Itaipu, situé à la frontière entre le Brésil et le Paraguay. Ils étaient considérés comme une prouesse technique et la centrale est devenue la deuxième centrale hydroélectrique au monde. Mais les conséquences environnementales ont été désastreuses : le barrage a inondé 1 500 km² de terres agricoles et de forêt, a forcé le déplacement des peuples et a englouti le site légendaire de la cascade de Sept Chutes, les plus importantes chutes d’eau au monde. Pour Fiore Longo, directrice de l’association de défense des droits des autochtones Survival International France, "l’Amazonie est une zone riche en ressources naturelles. Malheureusement pour les peuples et pour la forêt, cela signifie que des personnes vont entrer sur ce territoire… Ce qui peut mener à l’anéantissement des peuples".